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Pain-Noir, la sensation montante de ces derniers mois aux Bars en Trans.

« J’ai une nuit rêvé de deux mains sur lesquelles les mots Pain Noir étaient tatoués. Je ne sais plus à qui elles appartenaient, mais elles apparaissaient menaçantes et pourtant familières. Au matin l’image et ces deux mots étaient toujours là. J’ai alors su qu’il était temps pour autre chose. »

Rencontre avec François-Régis Croisier, alias Pain-Noir.

Pourquoi as-tu abandonné St Augustine pour Pain-Noir ?
Je ne l’ai pas vraiment abandonné pour passer à Pain-Noir, je l’ai abandonné parce que j’arrivais à la fin de quelque chose. Je n’avais plus envie de faire de nouvelles chansons pour ce projet. Je n’avais plus envie de chanter en anglais. D’ailleurs à l’époque je n’avais plus envie de chanter tout court. Cela a aussi coïncidé avec la fin d’un label, d’un truc un peu collectif. Comme tout cela touchait à sa fin, soit j’arrêtais tout, soit je partais sur quelque chose de totalement différent. C’est ce que j’ai fait en commençant Pain-Noir.

Pourquoi être allé sur un projet en français ?
Je ne l’ai pas voulu en fait. C’est venu tout seul. En fait, j’avais commencé à travailler sur un projet de livre pour partir sur autre chose pour un copain qui est éditeur. Finalement, le projet ne s’est pas concrétisé pour des raisons totalement extra-artistiques. Cela m’a donc donné goût à l’écriture. Je n’avais juste jamais essayé avant. Oui, je sais je mets toujours du temps à commencer les choses… Cela a été pour moi un déclic. Les chansons sont donc nées très très vite. Après il a fallu passer le cap. Celui de chanter devant des gens en français. C’est beaucoup plus dur que de chanter en anglais. Tout cela s’est fait très progressivement et naturellement. Cela n’a pas été dur.

Qu’est-ce que ça change en fait de chanter en français ? Pourquoi tu dis que c’est plus dur ?
C’est un cap à passer. Le regard des autres n’est pas le même, les spectateurs comprennent directement. Il n’y a pas de processus de traduction. Ils écoutent les paroles, on se cache moins derrière la musique. En tout cas, j’avais cette impression de pouvoir me cacher derrière. Il a fallu franchir le pas. Le français est suffisamment riche pour se cacher quand même un peu derrière.

Tu peux me présenter Pain-Noir ?
Sur disque, c’est moi. Sur scène c’est moi et mon groupe. Nous sommes quatre avec deux guitares, des claviers, de la basse, batterie et du chant. Ce sont des chansons en français, mais cela n’est pas de la chanson française.

C’est-à-dire ?
J’ai gardé toujours les mêmes influences que j’ai pu avoir avant, enfin que j’ai depuis toujours quasiment. Pour les textes j’aime vraiment la poésie. J’aime beaucoup certains chanteurs français. Musicalement, ce ne sont pas des influences. J’aurais même du mal à trouver une influence dans la chanson française. Je garde donc les mêmes racines, folk, folk rock, indie rock avec plein d’autres choses qui viennent nourrir ma musique. J’ai les oreilles très très ouvertes. Je n’ai pas l’impression d’être dans une filiation chanson française, un truc un peu fermé.

Oui, c’est ce que j’allais te demander. Quel est ton style ? Tu le définis comment avec tes mots à toi sans forcément mettre une étiquette musicale ?
J’aurais du mal à te dire. On me dit souvent que c’est terrien ce que je fais. Le terme folk revient souvent alors que je n’ai jamais annoncé cela de cette manière. J’imagine donc qu’il y a un truc folk. Il y a aussi le côté poétique des textes. Quand je dis que je fais des chansons en français c’est parce que c’est pour moi la manière la plus simple de faire les choses, cela n’est pas pour rentrer dans une catégorie.

De quoi parle ton album ?
Pour ceux qui ne connaissent pas mon album ils vont entendre parler de montagnes à franchir, de mer, de naviguer. Je suis souvent assez influencé par tout ce qui m’entoure, par la nature. Je vis un peu au milieu des volcans. Je viens de Clermont-Ferrand. Il y a toute une poésie un peu naturaliste qui me parle beaucoup. J’essaie de faire des chansons avec un peu d’ampleur, avec des refrains, mais en même temps, cela reste très prêt de moi, très personnel, en passant par des métaphores. Ce sont des choses liées à la nature, l’environnement, à tout ce qui m’entoure. Voilà l’idée de cet album.

Comment as-tu conçu cet album ? Tu l’as fait tout seul ? Tu t’es entouré ?
On a fait cela avec Olivier Perez, qui joue de la batterie avec moi et qui a fait toutes les batteries sur le disque. Il a enregistré tout le disque et moi j’ai joué quasiment tout le reste. Il y a les amis comme Zacharie Boissau qui joue de la guitare avec moi et ma femme qui est venue faire tous les pianos. Ce sont mes chansons. On a tout enregistré avec Olivier chez nous et pas en studio. Il y a un côté retour à quelque chose de très très simple. On avait un micro, quelques instruments, on était au plus simple possible sans pour autant vouloir faire quelque chose de pauvre non plus.

Tu me disais tout à l’heure que tu n’avais pas forcément d’inspirations, d’influences artistiques. Mais tu as sûrement des albums cultes, des artistes qui t’accompagnent au quotidien sans pour autant t’inspirer dans ton travail ?
Il y a des artistes que je vénère. Le groupe Grandaddy a beaucoup compté pour moi. Bill Callahan, Leonard Cohen… Dylan a beaucoup compté aussi. En France, c’est plus la poésie que la chanson qui m’inspire. Mais j’aime beaucoup Brassens. Il n’a aucune incidence sur ma musique mais je l’écoute beaucoup.

Cela te fait quoi d’être programmé aux Bars en Trans ? Tu en attends quoi ?
On sait qu’on va jouer dans une salle pleine avec des gens qui ont envie d’être là. Rien que ça moi je suis content. J’adore Rennes, c’est une ville où j’ai beaucoup de souvenirs. Je n’étais pas venu depuis longtemps. J’ai joué trois ou quatre fois avec St Augustine sur Rennes. On avait fait une création pour les Transmusicales. Je suis donc un familier des lieux. L’accueil des Bars en Trans était super et on sait que les gens qui vont venir nous voir sont vraiment là pour ça.

Que peut-on te souhaiter pour 2016 ? Une tournée ? Un nouvel album ? Des nouveaux projets ?
On va essayer de tourner avec mon emploi du temps, car je travaille à côté. J’espère de beaux concerts dans de beaux lieux avec de chouettes gens. J’ai d’autres projets à venir mais je n’ai pas encore le droit d’en parler, il n’y a rien de confirmé.

Merci François-Régis

Propos recueillis par Cath
Crédit photo : Cath

Pain Noir sera à la Trinquette dans le cadre des Bars en Trans de Rennes, samedi 5 décembre à 21h45.

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