[FESTIVAL MAINTENANT] In Love with a Ghost
Le festival Maintenant au casting international ne manque pas tous les ans de promouvoir et valoriser la scène rennaise. Cette dernière représente en effet près d’un tiers de la programmation. Un tiers qui témoigne de la richesse culturelle de notre capitale bretonne. Aujourd’hui, In Love with a Ghost nous parle de son projet, de son univers, de ses influences.
Rencontre avec In Love with a Ghost
Tu composes depuis longtemps ? Comment est né ton projet ?
Je compose depuis mes 15 ans, ça fait donc 6 ans maintenant. J’ai commencé en testant des trucs sur mon piano, ensuite j’ai commencé à composer sur ordinateur. Au début je voulais faire de la musique vraiment hipster, très inaccessible et petit à petit j’ai commencé à structurer tout ça. Un jour, j’ai ouvert un compte Soundcloud et pendant deux semaines, tout les jours je composais un truc et le sortais. Ensuite j’ai fait du tri et petit à petit, le projet a pris forme.
Tu composes tout seul ?
La plupart du temps oui, même s’il m’arrive rarement de collaborer avec d’autres artistes dont la musique m’inspire.
J’aime cette idée d’être au contrôle de tout dans ce que je fais, de n’être limité par personne artistiquement.
Tu fais de la musique aux influences chillwave / electronica. Tu peux nous en dire plus ?
Quand j’étais tout gosse, je savais pas trop quoi écouter, et puis j’ai découvert le trip hop, qui m’a ensuite emmené à la musique électronique, qui est un univers assez vaste. J’ai tenté d’écouter le plus de variations de genres possibles et c’est le courant electronica et chill qui m’a le plus parlé.
Des groupes qui explorent vraiment les sonorités, qui n’hésitent pas à rester minimalistes ou simplement dont la musique possède une réelle émotion, c’est ça qui m’a plu dans ces courants.
Ton nouvel EP « Let’s go » est sorti en mars dernier. Tu dis que c’est ton meilleur et que tu en es très fier. Sur quels aspects as-tu progressé, qu’est-ce que tu as travaillé en plus par rapport aux autres ?
Au niveau de la production, j’avais ce que je voulais. Quelque chose avec du sound design, un univers, des sonorités qui me plaisaient. C’est sur cet EP que j’ai réussi à enfin faire quelque chose qui me plait vraiment. Même si maintenant je commence à avoir d’autres idées et des envies sonores différentes.
J’ai vu une sortie en cassette de ton Ep. Un vinyle est-il prévu ?
J’ai prévu de faire, avec Let´s go, une trilogie d’EP, qui finira sur un vinyle.
C’est toi qui a fait le visuel ? J’ai vu passer pas mal de dessins de toi. Tu as fait une école d’arts graphiques ?
Je dessine pas mal et je pensais continuer mes études dans le dessin, mais pour le visuel officiel de l’EP (ainsi que d’autres tracks), j’ai préféré utiliser des visuels d’autres gens, dont l’image correspondait à l’univers que j’ai en tête. Ça permet aussi de faire découvrir des artistes aux gens.
On sent une grande influence japonaise dans tes visuels. Ton EP est d’ailleurs en vente au Japon. Quels sont tes liens avec ce pays ?
Aucun, mais j’ai quand même cette idéalisation envers ce pays, qui doit certainement venir de tous les films et dessins animés que j’ai pu voir. Je trouve la langue très belle aussi, j’avais même commencé à l’apprendre avant d’arrêter mes études.
Tu les prends où tous tes sons ? Quand je t’écoute, j’entends de la pluie qui tombe, du papier froissé dans les mains, des mécanismes qui tournent…
Ça peut venir du micro de mon iPhone et des sons qui m’entourent, ça peut être des samples qui viennent de n’importe où, ou encore des choses que d’autres amis musiciens ont enregistrés et m’ont envoyés.
J’adore vraiment ce genre de sound design, ça fait du bien aux oreilles (en tout cas les miennes).
L’utilisation des voix donne un aspect fantomatique à ta musique, un côté planant. C’est comment In Love with a Ghost en live ?
Assez contemplatif pour l’instant. De ce que j’en sais, en club, les gens cherchent plus des choses dansantes mais j’aime bien l’idée d’amener un truc plus calme et planant, même si ça ne doit pas plaire à tout le monde.
Tu as joué sur un lit pendant le festival I’m From Rennes, mais aussi dans le métro, au Thabor. Tu les as vécues comment ces expériences originales ? Cela t’as donné envie de faire d’autres lives comme cela ?
J’ai adoré ce genre d’expériences dans des lieux atypiques. Peut être même encore plus que dans des soirées plus traditionnelles, c’est avec grand plaisir que je le referai si l’occasion m’était donnée.
Tu joueras au festival Maintenant le dimanche 9 octobre pendant un Brunch électronique (encore une situation originale). Comment s’est faite la rencontre avec electroni[k] ?
J’ai rencontré Gaétan Nael, qui avait l’air intéressé par le projet, et après avoir discuté, on a vu pour cette date.
Je vais aussi faire des concerts au casque, au Triangle, ce qui est encore une expérience peu commune, mais j’y vois vraiment un intérêt artistique.
Parlons maintenant de la scène rennaise.
Quels sont les groupes rennais que tu suis particulièrement ?
Les Gordon, dont j’ai toujours été plutôt fan. Douchka aussi, qui a son projet avec Les Gordon, Leska.
Et puis mon colocataire, Julien de Castillho, qui s’occupe des soirées Silent Kraft
Ton dernier coup de cœur rennais ?
J’ai découvert Clarens suite à ma dernière date, et j’ai beaucoup aimé ce qu’il a sorti sur son Soundcloud. Il a d’ailleurs fait un feat. avec Douchka, le monde est vraiment petit.
Tu aimes sortir où pour écouter du bon son à Rennes ?
Je sors très peu, je dirais donc sur le balcon de mon appartement.
Ta dernière claque rennaise en tant que spectateur ?
Ça date un peu mais Happa, quand il était passé pour une Silent Kraft. Alors que tout le monde attendait quelque chose de très lourd, pendant 10 minutes il a passé des trucs ultra psyché, sans cohérence, et ensuite des trucs super chaotique.
Merci In Love with a Ghost.
Propos recueillis par Cath
Crédit photo : Mip Pava
FESTIVAL MAINTENANT
In Love with a Ghost jouera le dimanche 9 octobre au Théâtre du Vieux St Etienne de 12h30 à 13h30 dans le cadre des brunchs électroniques. 16 euros. Brunch de 11h00 à 15h00 concocté par La Dinette. Il jouera aussi le dimanche 16 octobre au Triangle avec Fuse, Alexandre Berthaud, Alisa Andrasek etc… De 14h00 à 18h30. Gratuit.
Tout savoir sur le festival Maintenant > http://www.maintenant-festival.fr
In Love with a Ghost joue aussi ce soir à l’Etage à Rennes en première partie de Thylacine.