Les clefs du Success
Un vendredi début d’aprèm, une demande d’entrevue est envoyée par missive électronique à Monsieur James Eleganz (Rockstar en CDI chez Success dixit son profil fb), en une minute le rendez-vous est pris.
4 heures plus tard je le retrouve dans un bistrot, un verre de blanc devant lui et un gros bouquin dans les mains. Quelques minutes de retard,une gorgée d’avance pour lui. Je commande une bière. L’interview peut commencer.
On a parlé du marché du disque, des concerts, des tournées, de la ville et du club de Break Dance qu’il a fondé en 83 entre autres…
En quelle année s’est formé le groupe?
« Le groupe s’est créé en 2007 pour un concert pour les bars en Trans. »Comment es tu venu à la musique?
« Je jouais déjà au Lycée avec Youl le guitariste, puis il y a eu le groupe Percubaba. Par la suite on avait des envies très rock, on a monté un groupe qui s’appelait Biegarten Eleganz, où je chantais, on a fait une dizaine de concerts. Success est né du mix de « Girl from New Orleans » avec une forte teinte électro, ce titre a eu pas mal d’échos et a été repéré par la label RCA UK. »Quelles sont les inspirations du groupe?
« Rapidement je dirais Jon Spencer, White Stripes, Daft Punk, Beastie Boys, Public Ennemy… Ces derniers groupes ont d’ailleurs vraiment cassé les barrières de style. J’ai toujours écouté du Hip Hop depuis tout petit, j’avais même fondé un groupe de Breakdance dans ma petite ville en 83. Pour moi ces groupes sont fortement imprégnés de Rock avec une vraie transgression. »Comment est venue l’idée de ton personnage Mister Eleganz?
« Il est venu dès le départ. Il est plus facile d’exprimer des choses profondes par le biais d’un personnage. Il est difficile de rester soi-même lorsque l’on monte sur une scène, il y a un côté étrange. On cherche à donner une image de soi, ce personnage, c’est moi dans sa version exacerbée. Il y a un truc qui se passe avec le public »Combien de concerts avez vous donné?
« Nous avons donné 150 concerts dans 7 pays, nous avons un bilan carbone plutôt catastrophique. »En 2011 vous avez fait la Chine et la Russie le même mois puis enchainé 10 jours après la Réunion pour le festival Sakifo.
« Cela a été un énorme facteur déclencheur pour nous. On a signé chez le label Sakifo records, label très éclectique (BazBaz, True Live, Jeff Lang, Winston Mc Anuff…) petite structure très ambitieuse avec une distribution internationale via Wagram, notamment en Chine, Inde, Australie… »Avez vous déjà douté de l’avancement de votre projet?
« Le but dès le départ était de pouvoir tourner en dehors de la France, de pouvoir exporter notre musique, les gars avaient tourné à bloc dans toute la France avec 1000 dates, on voulait voir autre chose.
Notre disque sortira en mai pendant les élections. Les gens estiment que cela peut porter préjudice mais la notion de territoire n’existe presque plus, nous ne sommes donc pas vraiment inquiets.
Par exemple, nous avions figuré sur la B.O de ZombieLand par le plus grand des hasards avec le titre « Hard To come Back » et cela nous a donné un bon coup de projecteur aux Etats-Unis. Les supports ont changé et c’est aussi une force pour s’exporter.
La musique est un flux et il y a vraiment une culture du zapping, la scène est vraiment importante. On nous attends un peu avec ce disque, mais on reste avant tout un groupe de live. Notre ambition est de faire des concerts partout.
Il y a quelques changements de structure dans nos nouvelles chansons, cela va être excitant de mettre en place et définir le jeu scénique. On a hâte d’y être »Où l’album a t-il été enregistré?
« Une bonne partie a été enregistrée dans la salle de l’ubu, au studio bas village et au studio coda.Le choix du single a t-il été simple?
« D’un commun accord avec le label on a choisi de mettre 2 morceaux en ligne. Il est plus intéressant de mettre plusieurs morceaux à disposition en ligne, finalement c’est le public qui décide du titre qui sera mis en avant et qui décidera du single. »Comment se passe l’écriture au sein du groupe?
« Pour les paroles avec Jol il nous arrive d’écrire chacun une partie, que l’on va chacun chanter, mais là pour cet album on a écrit en commun. Je pense que « Social Network Junkie » est une des meilleures chansons que l’on a écrite. On a pas vraiment de fil conducteur ou de thème précis. On aime simplement que nos textes puissent avoir plusieurs lectures. »Le meilleur souvenir de concert?
« Il y en a eu plein. Il y a ce concert en Chine où l’on joue devant 25000 personnes. Avec une scène hyper grande. Ressentir toute cette foule c’était incroyable . Sinon la 1 ère fois que nous sommes passés à Marsattac, au bout de 4 chansons on avait l’impression que le public connaissait nos paroles, la température avait pris 20 degrés d’un coup. On est sorti de scène bouillants, le programmateur est venu nous voir pour nous réinviter l’année suivante, le samedi à 23 heures sur la grande scène, et il l’a fait.
Après un concert, j’ai beaucoup de mal à m’en remettre. Je dépense toute mon énergie. La sensation d’être complètement vidé me satisfait, cela veut dire que j’ai tout donné. Ce que je recherche dans la musique c’est ces fragments de transcendance où tout d’un coup plus rien n’existe. »Et le pire?
» C’était au « Showcase » une boite à Paris, avec deux files: une file membres Ump avec rentrée prioritaire et une autre. On a fini par nous couper le son avant la fin. J’étais vraiment furieux. »Avec quels autres groupes avez vous des affinités?
« On a beaucoup de points communs avec Shakaponk et Gablé avec qui on a aimé partagé la scène avec une approche très transgressive. Bikini Machine, Dominic Sonic, Wankin Noodles, The Popopopops pour la scène Rennaise. Le fait d’être parti avec les Wankin’ et les Pops en Russie pour les Trans a créé une vraie alchimie. »En parlant de scène Rennaise, que penses-tu des lieux de concerts actuels?
« Il n’y a clairement pas assez de lieu. La ville se gargarise de l’étiquette « ville Rock » avec sa vitrine des Transmusicales. Cette étiquette ne fonctionne plus vraiment, si on enlève le Mondo Bizarro, il ne reste plus grand chose. J’aime beaucoup ce café concert, très ouvert. Il donne aussi la chance à des groupes qui démarrent. La programmation est hors des sentiers battus, avec pleins de super groupes: j’ai d’ailleurs pris une claque au concert d’Eddie and The Hot Road, cela fait 35 ans que ce groupe tourne, c’était le bonheur absolu. Jim Jones Revue dont personne ne voulait il y a 3 ans y ont également joué. La ville manque d’ambition et il serait temps qu’elle prenne ses responsabilités afin de défendre cette culture et ses acteurs. C’est important que le centre ville continue à vibrer… »La question récurrente du site, quelle est pour toi la meilleure chanson pour faire l’amour?
« J’hésite entre « Overkill », « Ace of Spades » de MotorHead, « Penetration » des Stooges, mais le mieux c’est vraiment de forniquer durant un de nos concerts. »
Merci beaucoup Mr Eleganz pour ce bon moment ‘before-apéro’.
Artwork Success by Poch.
Propos recueilli par Anthony
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