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Apochela – Rencontre avec un drôle d’animal

Quand je tape « Apochela » dans google, je vois des images d’une bestiole de type acarien… C’est bien ça ? Pourquoi « Apochela » ?

 Bastien : Ça vient d’un animal qui s’appelle le tardigrade. Un être microscopique qui surpeuple la Terre et qui survit à tout ce qu’elle peut lui infliger : température, milieu naturel, même une dose massive de radiations nucléaires. Apochela, c’est une parmi plus de 1 000 espèces de tardigrade. J’ai vu un documentaire sur Vice sur cette bestiole et j’ai trouvé ça super cool.

 

J’ai écouté votre interview sur Radio Campus Rennes, ou vous expliquez qu’il y aura moins d’interaction avec le public mais plus de travail (musicalement parlant) sur les transitions entre les morceaux. Juste un « bonjour » en arrivant et un « au revoir » en partant. Vous n’avez pas peur de perdre au niveau du live ? Que ça manque au public ? C’est un pari super risqué, non ?

 Bastien : Non parce que le jeu de scène est un parti pris artistique qui correspond à l’univers musical d’un groupe. L’univers d’Apochela, c’est un rock sombre qui navigue entre des riffs lourds seventies et des nappes aériennes psychédéliques. On s’est tout de suite rendu compte que ce n’était pas compatible avec la formule live des Noodles, notamment avec le rôle qu’avait Régis, le chanteur. La qualité d’un live, la performance, on pense qu’il vaut mieux l’assurer d’abord grâce à notre musique plutôt que grâce aux échanges directs avec le public lui-même, ce qui d’ailleurs était aussi le cas avec les Wankin’ Noodles. Pour moi, le pari est plus risqué de tout miser sur la dimension théâtrale d’un concert.

Romain : On a envie aussi que les gens sortent du concert en se disant qu’ils viennent de vivre un truc singulier, c’est tout du moins ce pourquoi on travaille dur. Car la démarche va au-delà de « composer des bonnes chansons et les jouer à la suite », on voit chaque chanson comme une pièce nécessaire au set live, en plus d’un tout fonctionnant seul. On parle moins entre les chansons parce que les entre-chansons font partie de ce qu’on a composé, si il y a une respiration de 30 secondes a tel moment, c’est voulu. Ca fait écho aussi à certains albums qu’on adore, comme par exemple Melody Nelson de Gainsbourg : quand tu mets la première piste, impossible de lâcher l’histoire avant la fin, tout est un enchainement logique, même les silences. C’est vrai que c’est un pari risqué, et c’est très bien comme ça.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à aller vers quelque chose de plus « sombre » ?

 Romain : C’est principalement une évolution due à la musique qu’on écoute, nos goûts ont évolué depuis les Noodles. On n’a pas fait une réunion pour se dire « ok, maintenant, fini le second degré », on s’est juste rendu compte que ce qui sortait naturellement était plus droit, plus sombre.

 Bastien : Lorsque j’ai rencontré les gars, on s’est tout de suite entendu sur des groupes qui nous influencent aujourd’hui dans notre travail. Je citerais les Dead Weather, Queens of the Stone Age ou Pink Floyd, qui sont des groupes plutôt sombres, en tout cas qui ont exploité tout un côté énigmatique du rock dans lequel on a envie de se projeter. Et personnellement je suis très fan d’artistes aroques/classiques/romantiques comme Bach. Lui aussi, a des oeuvres très sombres.

 

Comparé à the Wankin’ Noodles, Apochela c’est le groupe de la maturité, ou plutôt de la transition ?

 Romain : Je pense qu’il y a une rupture nette entre les deux, donc clairement pas de transition, mais je ne dirais pas de la « maturité » non plus. Dire qu’Apochela est le groupe de la maturité pour nous reviendrait à dire que les Noodles seraient le groupe de l’immaturité et je ne suis pas d’accord là-dessus (ce n’est pas parce que le ton est léger que le groupe est immature)… Donc je dirais que c’est le projet de musiciens venant des Noodles et quiont évolué vers autre chose.

 

Votre son sonne très « rock 90’s », quels sont les groupes de cette période qui vous

ont influencés ?

 Bastien : On parlait un peu plus haut de Queens of the Stone Age, qui est une espèce de stoner barré. Après dans les 90s, on est des gros fans de Rage Against the Machine et ça se voit dans certains passages du live.

 Romain : Certains titres de Supergrass aussi. Et pour faire chauvin, je dirais les Skippies.

 

Que pensez-vous de la scène Rennaise ? Avec quels groupes avez-vous des affinités?

 Bastien : J’adore les 1969 Club. A voir en live.

 Romain : Je trouve que la scène rennaise a un truc particulier : c’est super éclectique. Il y a du monde dans le rock, le hip-hop, la pop, le métal, la folk, la chanson… Et à chaque fois il y a vraiment des groupes intéressants et aboutis dans chaque style. C’est assez unique.

en France, à mon avis. J’ai eu l’occasion d’enregistrer pas mal de groupe rennais et ça a été à chaque fois une expérience radicalement différente de la précédente, et toujours super enrichissante. Et logiquement, moi et les gars on a eu l’occasion de rencontrer pas mal de groupes avec qui on s’entend bien : Bastien disait les 69 Club qui sont de vieux amis mais il y a aussi les Way Of Life, les Bikini Machine, les Popopopops, Manceau, O’ Safari, les People Panda (allez découvrir ce tout nouveau groupe immédiatement !), Cadaveric Fumes, Ajax Tow, DJ Marrrtin, Alphabet, Kids Of Maths, The Same Old Band, Olympia Fields, Bumpkin Island, Juveniles, Darcy, Doc Brrown, 6 am On The Moon, PAN, Micronologie… La liste s’étend.

 

La dernière claque que vous avez pris en concert ?

Bastien : Dernière en date : Mac de Marco à Paris. Mais je vais voir Ty Segall pour la 2e fois et il risque surement de lui piquer la place.

Romain : Dernière en date : les 1969 Club. Ce n’est pas du chauvinisme cette fois-ci, c’est un vrai concert de folie, j’en ai pris plein les oreilles. Mais je vais voir Queens Of The Stone Age pour la première fois et ils risquent surement de leur piquer la place.

 

La première partie que vous rêvez de faire ?

Bastien : The Dead Weather. En plus, ils préparent un nouvel album.

Romain : Pas mieux. Peut être les Raconteurs. En plus, ils préparent un nouvel album. Jack White ne dors jamais.

 

Si on vous donnez carte blanche pour un ciné-concert, vous optez pour quel film ?

 Bastien : En ce qui me concerne, Brazil de Terry Gilliam ou Seven de David Fincher. Mais ce serait sûrement un Apochela bien plus surprenant que ce que vous avez déjà entendu.

 Romain : Je dirais Gravity d’Alfonso Cuaròn. Je sais bien qu’il n’est pas sorti et que je ne l’ai pas vu ! Mais je pense que j’adorerai faire de la batterie la dessus.

 

La meilleure chanson pour faire l’amour, selon vous ?

 Bastien : Dive & Ride.

 Romain : 4:33 pour Piano de John Cage.

 

La question que vous rêvez qu’on vous pose et qu’on ne vous pose jamais ?

 Bastien : il y a surtout des questions que je rêve que l’on ne me pose jamais

 Romain : La question que vous rêvez que l’on vous pose et que l’on ne vous pose jamais ?

 

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