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[FESTIVAL MAINTENANT] Le Matin

Le festival Maintenant au casting international ne manque pas tous les ans de promouvoir et valoriser la scène rennaise. Cette dernière représente en effet près d’un tiers de la programmation. Un tiers qui témoigne de la richesse culturelle de notre capitale bretonne. Aujourd’hui, Le Matin nous parle de son projet, de son univers, de ses influences.

Rencontre avec Le Matin

Comment tu en es arrivé à faire de la musique ? Tu as toujours voulu faire ça ?
C’est venu sans que je m’en rende vraiment compte, donc je suppose que oui j’ai toujours voulu faire cela, j’ai dû commencer à enregistrer mes premières cassettes vers l’âge de 11 ans sur un magnétophone (bon, c’était pas vraiment de la musique…), puis je me suis adonné à la guitare pour faire du rock comme tous les jeunes de 14 ans en 1994 et puis comme j’étais incapable de dissocier mes mains de mon chant (je suis plutôt genre malhabile).

Je me suis mis à la M.A.O vers 1997, alors que je découvrais la techno. Les ordinateurs et les machines m’ont toujours mieux convenu, tout autant buggés qu’ils sont.

On qualifie souvent ta musique d’étrange, de triste, de sombre. Tu la définirais comment toi ?
Etrange, oui probablement, dans le sens où j’aime bien chercher des petites choses perturbantes. Triste et sombre, ça l’a sûrement aussi été par moments (mon premier morceau pressé, « je ne veux pas vivre comme ça », était pour ainsi dire une dépression gravée sur vinyle – heureusement ça passe aussi pour du second degré) mais je ne définirais pas ma musique comme cela. En fait je crois que j’aurais du mal à la définir, je dirais que j’essaie d’utiliser les codes de certains styles musicaux (électro, chicago house, synthpop pour ne citer qu’eux) pour exprimer diverses choses.

C’est vrai que les sentiments négatifs sont souvent ceux qu’on a besoin d’évacuer en premier.

Pourtant quand on voit les titres de tes tracks, on pourrait plutôt pencher vers quelque chose de léger. Tu as même un track qui s’appelle « Jean-Paul Rouve quoi ? » et un autre « Râton laveur d’anus ». C’est pour nous perdre ?
C’est plutôt pour le fun, mais aussi, c’est vrai, pour se demander si ce monde est sérieux.

Tu as aussi sorti une cassette en juin dernier, limitée à 3 exemplaires, avec des titres aussi dingue que « Les Jean-Benoit de L’amour « , « La tristesse de l’intégrateur « . Tu qualifierais ton univers de totalement décalé non ?
Le terme « décalé » convient pas mal, oui… D’ailleurs je crois que je n’ai réussi à vendre qu’une seule des 3 K7 (j’ai vendu « de force » les 2 autres).

L’échec commercial illustre bien ce sentiment d’être à côté de la plaque.

Mais finalement, Le Matin, ça donne quoi en live ? Je suis perdue !
C’est variable… Je ne joue pas très souvent donc c’est à chaque fois une occasion de tenter de nouvelles choses. Quand j’ai le temps, j’écris un set entièrement nouveau, ce qui est aussi l’occasion de composer quelque chose de cohérent sur une plus grande longueur qu’un morceau seul. Sinon ce sont des patchworks de différents éléments – morceaux d’autre lives, tracks anciennes, tracks nouvelles à tester… Electro pure ou signatures moins conventionnelles, chansons au vocoder, ou encore un délire « new new beat » à 115BPM… Donc ce n’est pas très fiable de s’attendre à quelque chose en particulier, même si c’est vrai que j’ai tendance à opter pour les aspects les plus dansants ces derniers temps.

Qu’est-ce qui t’inspire pour avoir des titres pareils ?
Ca sort tout seul en fait… Je crois que mon cerveau malade génère des dizaines de jeux de mots débiles dans ma tête en roue libre chaque jour.

Parlons des personnes autour de ton projet.

Tu es chez Consternation qui édite des cassettes ? Tu peux nous en parler ? C’est un choix de support original et encore une fois bien décalé, surtout dans le monde de l’électro.
Oui j’ai fait une K7 avec Consternation, ce n’était pas ma première K7.

Ce support s’est imposé de lui même pour faire des sorties physiques avec une couverture à moindre coût pour de la musique qui ne se serait pas forcément vendue en vinyle.

Du coup, c’est décalé dans le sens ou plus personne n’a de quoi lire une K7, sauf ceux qui s’y sont remis, cela constitue un plus petit monde, plus intime, ce qui favorise les rapprochements et découvertes. Le défaut rapport à ma vision de l’électro, c’est que ce n’est pas très futuriste, cela dit, mais ce côté renégat n’est pas pour me déplaire non plus.

Tu es chez Nocto Numerica ? Tu peux nous parler d’eux ?
Nocta Numerica est un label plus électro dans le sens classique, leurs vinyles sont bien fignolés. Je n’ai sorti qu’un morceau sur une compil avec eux pour l’instant, mais on a déjà évoqué la possibilité d’un EP plus tard – des fois que j’arriverais à faire un EP entier de propre électro en étant un peu moins éparpillé. Sinon c’était enfin l’occasion de partager un disque avec mon ami VOIRON !

C’est quoi la suite de ton 8 titres Trouble78 ? Un LP ?

J’ai un grand LP+Album finalisé qui devrait sortir chez Isaiah Tapes autour de novembre et j’ai mis beaucoup de choses dans celui-ci. Il a, pour moi, un goût de « première fois ».

Ca s’appelle « Destroy the comfort zone ». Sinon je pense que ma prochaine livraison sera pour Lost Dogs Entertainement, mais je ne sais jamais trop d’avance dans quelle direction ça va aller. Je travaille aussi une bande son pour un jeu vidéo d’aventure scato-écologique (mais sérieux) appelé « Bel Océan ».

On est sur Rennes Musique, alors parlons de la scène locale.

Des groupes rennais que tu aimes ? Ton dernier coup de cœur rennais ? Tu aimes aller où à Rennes pour voir de bons concerts ?
Alors, je précise que je ne suis que récemment arrivé à Rennes, et avec mes deux filles de 5 mois à la maison, je n’ai pas encore eu le temps de beaucoup explorer la scène… Mais j’ai la chance d’habiter à côté du Terminus, et j’y entends plein de supers choses, surtout dans des styles auxquels je n’étais plus habitué. J’ai récemment pris une petite claque sur ce que je crois être du métal gothique (Aluk Todolo).

Côté rennais, j’ai été agréablement surpris par le mélange pop / noise de 178°.

Sinon pour l’instant je suis les copains (soirées Consternation, Lost Dogs), et pour citer un de mes artistes préféré qui est maintenant aussi rennais, je dirais Cachette à Branlette ! Cependant j’ai encore tout à découvrir dans cette ville…

Tu joueras le samedi 15 octobre à la Nuit Electronique 3 à l’Antipode dans le cadre du festival Maintenant. Comment s’est faite la rencontre avec electroni[K] ?
La rencontre s’est faite via Bob Vé, mon vieil ami, tenancier du label Lost Dogs Entertainement (mon principal label Rennais) et aussi du théâtre de poche à Hédé, qui, contrairement à moi, est assez branché socio-culturellement, donc souvent c’est lui qui me connecte avec le vaste monde (comme il l’a fait avec Mathematics et probablement aussi Consternation). C’est mon manager, pour ainsi dire. Je serais sans doute encore dans le caniveau sans lui.

Information importante pendant le festival :
J’aurai une K7 inédite cadeau à donner à celui qui me dira « Encore une dic tes roues aimantée , évite l’aluminium ou d’autres métaux comme le cuivre ça provoque de la friction magnétique » dans le creux de l’oreille lors de la soirée à l’Antipode.

Merci Charles.

Propos recueillis par Cath
Crédit photo : Colombe Nicolas

FESTIVAL MAINTENANT
Le Matin jouera le samedi 15 octobre à la Nuit Electronique 3 à l’Antipode avec Ben Ufo, Lena Wilikens et le collectif Deuxcentdix. 22 euros sur place, 18 euros en prévente, 16 euros pour les cartes Admit et 7 euros pour les cartes Sortir!

Tout savoir sur le festival Maintenant > http://www.maintenant-festival.fr

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