Tally Ho! : « On aimerait bien sortir un nouvel album ou un EP d’ici un an. On sent qu’on continue de progresser. »
Le premier album éponyme de Tally Ho! est sorti le 14 septembre dernier. On a voulu en savoir plus sur ce jeune groupe pop rock rennais.
Rencontre avec Sébastien et Jérôme.
Vous pouvez me raconter l’histoire de Tally Ho! ? Elle est née quand et comment cette aventure ?
Jérôme : Tally Ho! est né il y a un peu plus d’un an. J’avais déjà un groupe mais le guitariste a arrêté. J’ai donc recruté Ludo, on avançait tranquillement tous les deux. Je connaissais Séb car il est client de mon bar Le Bateau Ivre et je savais que Wonderboy était plus ou moins en fin de vie. Je lui ai proposé de répéter toutes les semaines et il est venu. Notre bassiste David jouait aussi dans Palm et jouer dans les deux groupes devenait compliqué. On a donc cherché un autre bassiste et j’ai pensé à un vieil ami à moi Vincent, qui n’avait pas fait de basse depuis 23 ans. Le groupe est né comme cela.
Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, comment vous présenteriez Tally Ho! ?
Sébastien : on aimerait bien dire qu’on fait du post-punk mais ça se termine en post post-punk. La musique évolue avec toutes nos influences mais on cherche à faire quelque chose de très simple. Ca sonne parfois à la Parquet Courts, en rock basique en fait.
Tu parles de vos influences, sur quoi vous vous êtes retrouvés ?
Séb : ce qui nous a rejoint au départ ce sont des groupes comme Omni et Parquet Courts justement. Mais il y a aussi Traams qui est plus puissant et The Stevens pour leur côté très pop.
Jérôme : quoi que l’on fasse, on a de toute façon un son très années 90 !
Vous avez travaillé et composé comment tous les quatre ?
Séb : au départ, Jérôme ramenait des riffs de guitare, moi aussi. De mon côté, quand on m’amène des idées j’ai tendance à tout ficeler, j’ai l’habitude et j’aime bien faire ça.
Vu qu’il fallait faire tout ça dans l’urgence j’ai ramené plein de titres en vitesse.
Pourquoi cette urgence ?
Jérôme : parce qu’on nous a proposé de jouer au festival de Binic. Dès notre premier concert, on nous a contacté pour faire la soirée des adhérents de Binic et suite à ce concert on nous a proposé de faire le festival.
On avait à peine un set et pour faire Binic il faut de toute façon un disque. On était obligés de s’y mettre à fond.
Il a été fait en combien de temps cet album alors ?
Jérôme : je dirais en dix mois au niveau de la composition et l’enregistrement a été très rapide. On avait fait une démo avec 4 morceaux que Sébastien de Beast Records a aimé. Il nous a fallu faire tout le reste en trois mois.
Séb : on a tout fait très vite. Comme David n’avait pas le temps, Vincent, le nouveau bassiste, a dû tout apprendre très vite et on a fait la dernière étape avec Romain Baousson avec qui tout devient possible. On l’a enregistré au studio Cocoon, un studio qu’on adore. On a enregistré les titres tous ensemble dans la même pièce. Tout a pris forme très vite !
Jérôme : on avait un 4 titres, puis un 8 titres et on a décidé de tout ré-enregistrer car on sentait qu’on avait gravi des marches entre temps.
Séb : on a fini par faire 11 titres ! On continue d’aller au Cocoon une fois par semaine pour répéter, on continue d’écrire de nouvelles choses.
On aimerait bien sortir un nouvel album ou un EP d’ici un an. On sent qu’on continue de progresser.
C’est toi Séb qui écrit les paroles ? Tu es parti sur d’autres sujets que Wonderboy ?
Séb : je me suis retrouvé à écrire un peu plus que les autres sur cet album. Dans Wonderboy, je parlais de quarantenaires un peu perdus, de gens destabilisés.
Pour Tally Ho! je suis plus dans la petite enfance, dans l’adolescence, je ne parle que de gamins, des cours d’écoles, des méchancetés, des choses bizarres qui nous restent après.
Et qui a fait votre pochette ?
Jérôme : elle s’appelle Clara Richard, elle est de Rennes.
Séb : c’est une très bonne copine qui a bien voulu faire ça pour nous. On lui a donné carte blanche et elle nous a amené ailleurs et loin de l’univers de Beast Records. Ca dénote complètement avec ce qu’on a l’habitude de voir chez eux.
Jérôme : et dans la famille il y a aussi David Chotard, qui a monté un label qui s’appelle Château Lachotte et qui a financé le disque. Il est passionné de musique et a voulu nous aider. Le label est né pour Tally Ho! en fait ! Il est totalement passionné de disques, il en a plus de 2000 chez lui.
Et alors ce nom ! C’est un cri que l’on pousse en Angleterre à la chasse aux renards. Vous pouvez m’en dire plus ?
Séb : c’est un mot que je voyais dans des chansons et je me suis toujours demandé ce que c’était que ce truc. C’est finalement du vieil anglais qui vient du vieux français. A la base, c’était un mot qui me faisait marrer. C’est aussi une superbe chanson de The Clean, un groupe de Nouvelle-Zélande.
Jérôme :
A notre tout premier concert, on a joué avec James McCann qui viennent d’Australie et ils fumaient des cigarettes Tally Ho!.
Là on s’est dit que c’était bon, qu’il fallait qu’on garde ce nom.
Vous avez joué le mois dernier à I’m From Rennes. On vous revoit bientôt en concert dans le coin ?
Séb : pour le moment on est en attente de réponses. On cherche une date sur Paris. On avait joué avec En attendant Ana et on a bien sympathisé. Ils veulent nous faire jouer à Paris donc ça devrait se faire bientôt.
Jérôme : rien d’officiel pour le moment. On a joué partout sur Rennes donc maintenant on va aller voir ailleurs, exporter notre musique.
Et c’était comment votre concert à Binic cet été ?
Jérôme : c’était génial, une super date ! On a joué le dimanche. On a eu très peur car on a eu un été caniculaire et il s’est mis à pleuvoir dans la nuit de samedi à dimanche et finalement le soleil s’est levé quand on est montés sur scène. C’était parfait.
Séb : le public était vraiment super, on a été super bien accueillis. Tu vois la jauge qui se remplit et qui ne se vide pas.
A Binic, on avait l’image du groupe débutant, encore fragile donc les gens étaient là pour nous découvrir.
On est sur Rennes Musique, est-ce que vous suivez des groupes rennais en ce moment ? Des coups de cœur ?
Séb :
il y a les We Are Van Peebles qui vont se reformer, ils sont un peu nos chouchous. Ils joueront en novembre au Bistrot de la Cité.
Jérôme : on a vu les SBRBS en concert vendredi pour I’m From Rennes, c’était parfait ! Les Bops et Kaviar Spécial aussi ! Il y a de très bons groupes ici. Il y a aussi de superbes associations comme Les Pies Chicaillent par exemple.
Merci Sébastien et Jérôme.
L’album est en vente en vinyle chez Rockin’ Bones, It’s Only et au Bateau Ivre.
Propos recueillis par Cath
Crédit photo : Black Moped