La fine fleur de la scène électro rennaise réunie pour Maintenant.
Le festival Maintenant débute le 13 octobre. En début de soirée, le Quartier Général du festival accueillera le meilleur de la scène électronique rennaise pour des apéros clubbing festifs et chaleureux.
Rencontre et longue interview de Douchka, L.G. Rivales, The Unlikely Boy, Vanadis, Knappy Kaisernappy et Tristan Mdwk.
Il est 11h du matin, nous nous retrouvons autour d’un café. Douchka commence l’interview. « Ca fait bizarre de voir le soleil du matin ! »
Pouvez-vous vous présenter brièvement ? Vous êtes tous originaires de Rennes ?
The Unlikely Boy : je suis dans la musique depuis longtemps. Je viens surtout de la musique instrumentale, du chant. Je me suis dirigée petit à petit vers la musique électronique et le DJing parce que cela me plaisait. Je suis rennaise depuis 25 ans. J’ai fait toutes mes études ici, notamment en musicologie. Je pense aller sur Paris l’année prochaine.
Tristan Mdwk : j’ai 22 ans. Cela fait environ 6/7 ans que je m’intéresse à la musique électronique. J’ai commencé comme tous les gens de ma génération avec les labels comme Ed Banger, les labels français. Au fur et à mesure, je me suis fait ma culture sur le web. Cela fait 3 ans que je fais partie de Midweek. Je suis rennais d’adoption. Je suis arrivé sur Rennes avec mes parents pour le lycée. La ville me plaisait tellement que j’ai décidé d’y rester pour mes études supérieures.
Knappy Kaisernappy : moi je viens plutôt des arts plastiques. J’ai étudié plus spécifiquement le dessin. J’ai toujours acheté des disques mais ça fait 2 ans que je mixe vraiment. C’est très récent pour moi. Je viens du Morbihan. Je suis venue sur Rennes pour mes études.
L.G. Rivales : je suis DJ sous ce nom depuis 8 ans environ. Depuis 4 ans, je suis organisateur, graphiste, résident des soirées Crab Cake à l’Ubu et ailleurs. Je suis vendéen, je suis venu sur Rennes pour entrer aux Beaux-Arts. C’était il y a très très longtemps. Je n’y suis pas resté longtemps d’ailleurs…
Vanadis : je fais aussi partie de Midweek. Cela fait 2 ans que je mixe. Avant, j’étais plus dans l’instrumental. J’ai fait du piano pendant longtemps et du chant aussi. J’ai rejoint la famille électronique au fur et à mesure. Je m’y intéressais déjà pendant mes années lycée. Je suis originaire de la Baule et je voulais partir loin sans aller sur Paris. A la base, je voulais faire du Droit et j’ai dérivé vers Info-com sur Rennes.
Douchka : je fais de la musique et de la production. J’ai commencé quand j’avais 15/16 ans, j’en ai 24 aujourd’hui. Je suis sur un label parisien qui s’appelle Nowadays Record (La Fine Equipe). Sur Rennes, je travaille avec Les Gordon sur d’autres projets. Je suis très content de faire partie du cercle rennais dans lequel j’évolue depuis 5 ans. Moi aussi je suis venu sur Rennes pour étudier aux Beaux-Arts. Je suis de Douarnenez à la base, au bout du bout de la Bretagne.
Quelle est l’origine de votre nom ?
The Unlikely Boy : le monde de l’électro, et de la musique en général, est très masculin. Même dans le pop rock, il y a toujours une chanteuse qui ne sert à rien. La place des femmes dans la musique est très problématique. Cela me faisait marrer d’utiliser ce nom. Physiquement, on m’a très longtemps confondu avec un mec. Et puis, je dis aussi beaucoup le mot « Improbable ». J’ai donc pris le mot en anglais « Unlikely » puisque c’est le mot que je sors le plus dans une journée.
Tristan Mdwk : moi c’est tout simplement mon prénom et mon crew !
Knappy Kaisernappy : pourt ma part, c’était le nom d’un personnage de BD que j’avais commencé à faire et que j’ai abandonné en cours de route. C’est un anonyme qui a un énorme serveur sur Internet avec plein de super tracks hébergés dessus que personne n’a. Il les envoie en échange de photos érotiques à des meufs. C’était ça l’idée de départ ! J’avais une page Facebook où je déposais mes tracks pour ambiancer mes dessins et puis je suis finalement partie sur la musique.
L.G. Rivales : moi je n’ai pas d’histoire derrière ce nom. Il a fallu que j’en trouve un rapidement un jour parce que Gaétan, le programmateur de Maintenant, voulait me faire passer à l’Ubu. J’ai trouvé un truc à consonance hispano. Le « L » c’est pour Léon. Léon Rivales, cela faisait un peu narco trafiquant à moustache. Je trouvais ça marrant et je l’ai gardé.
Vanadis : moi aussi je devais trouver un nom rapidement pour une date. J’ai essayé tous les jeux de mots possibles avec mon prénom (Morgane) et il n’y avait rien qui me satisfaisait. A part « Super Momo 3000 », un nom de DJ de supermarché. J’ai laissé tomber cette idée. Du coup, j’ai cherché dans ce que j’aimais, me déguiser et la mythologie. J’ai trouvé une déesse qui correspondait à tout cela : Vanadis.
Douchka : mon nom de scène, c’est un accident qui me pose des problèmes. C’est le nom d’une ancienne chanteuse pour Walt Disney, elle animait aussi une émission avec des stars déchues des années 80 dans une ferme pendant 2 semaines. Quand j’étais en internat au collège, on avait une sortie par semaine et on était allés au bowling. Cette émission passait et on s’est tous pris un nom par rapport à cette émission pour faire notre partie de bowling. Moi c’était Douchka et on a continué de m’appeler comme ça après. Quand on google mon nom, on a du mal à me trouver. On trouve des EP en téléchargements mais c’est la Douchka des années 80 ! J’ai vraiment failli changer mon nom l’été dernier mais je n’ai pas eu le temps avec la RBMA. J’ai déposé le nom à la Sacem vu qu’elle n’a rien déposé depuis 20 ans. Si Disney veut réutiliser Douchka ils doivent me demander l’autorisation (rires).
Comment êtes-vous arrivés à la musique électro ? C’est arrivé il n’y a que quelques années ou c’est quelque chose que vous vouliez faire depuis très longtemps ?
The Unlikely Boy : je fais de la musique depuis très longtemps. J’ai fait beaucoup de musique en groupe pendant pas mal d’années. Je voulais tout composer, j’en avais marre de travailler avec d’autres personnes car je suis hyper dictatoriale comme personne. J’aime bien pouvoir tout décider, tout jouer. Il y a un an et demi, j’ai donc tout lâché et j’avais envie de faire de la musique toute seule et de voir où cela allait me mener. A la base, je faisait de la production. Le DJing je me suis dit que ça avait l’air cool, j’avais envie d’essayer à ma manière, selon ma vision de la composition et de ma production sans forcément suivre ce que tout le monde fait.
Tristan Mdwk : je suis arrivé dans la musique électro un peu naturellement. Depuis que je suis arrivé sur Rennes, je me suis entouré sans le vouloir de musiciens. J’ai toujours aimé la musique instrumentale, le rock, le funk, le hip-hop. Je me suis forgé ma propre culture facilement avec le web. Je suis très curieux des musiques au sens large du terme. Je me suis tourné vers la musique électro parce que je n’avais pas de formation de musicien en tant que tel, j’ai jamais fait de solfège, j’ai appris la guitare un petit peu tout seul. J’ai trouvé dans la musique électro une sorte de facilité. Dans un groupe, il faut s’entourer de musiciens, il faut se concerter sur les choix, les directives qu’on veut prendre. Dans la musique électro, tu peux juste passer les morceaux qui te plaisent. C’est comme cela que je me suis retrouvé dans cet univers.
Knappy Kaisernappy : je suis d’accord avec Tristan. La musique électro on peut l’aborder de façon assez expérimentale, même sans expérience instrumentale ou d’études spécifiques. Après des études d’arts plastiques, c’était assez décomplexant d’approcher les choses et de manipuler les formes que tu peux mélanger. J’ai trouvé cela assez facile. On m’a forcé à faire du piano et du solfège quand j’étais gamine, j’ai donc des bases de musicienne. Je me suis mise à la musique électro après mes études.
L.G. Rivales : je suis rentré dans la musique électro par le hip-hop d’où je viens. Pour moi, le hip-hop est une musique électronique à la base, le sampling, le début du home studio. Quand on s’intéresse un peu à l’histoire de la musique, on s’intéresse au disco, à la house, ainsi de suite. Tout est lié en fait. Je suis très vite rentré dans la musique électro. Pour moi c’est un grand magma de choses et d’influences.
Vanadis : j’ai toujours été entourée de personnes de ce milieu musical. Au lycée, mon meilleur pote était DJ. J’ai donc pas mal baigné dedans. J’aimais beaucoup organiser des soirées, des apéros et à chaque fois je réquisitionnais l’ordinateur et je devenais le DJ de la soirée, celui qui fait les transitions foireuses. Au fur et à mesure j’ai progressé dans l’assemblage des tracks. Un jour, un pote m’a prêté une paire de platines. J’ai commencé à travailler et je me suis rapidement retrouvée à mixer au Bar’Hic. Je me suis lancée il y a 2 ans !
Douchka : je rejoins ce que dit Elena (The Unlikely Boy), le fait d’être seul quand tu travailles, c’est un gain de temps sur plein de choses. Pas d’heure, pas de matériel. Je travaille chez moi, si j’ai envie de faire un morceau à 3h du matin, je branche mes trucs et c’est parti ! Moi c’était beaucoup plus la culture club qui m’intéressait. J’ai eu ma première résidence dans un club à Quimper quand j’avais 17 ans, ça s’appelait Kidzone Techno. J’ai rencontré du monde au fur et à mesure. Quand je suis arrivé sur Rennes, tout est allé très vite. Gaétan, de Cultures Electroni[k], m’a fait jouer juste à mon arrivée. J’avais 18 ans et c’était pour les soirées Nerds Can Dance à l’Ubu avec SBTRKT, que je ne connaissais pas. Je me suis mis à la composition il y a 2 ans. Aujourd’hui, ce qui m’intéresse vraiment c’est la production, le studio. C’est là où je me sens le plus à l’aise et j’y suis arrivé progressivement. Au fur et à mesure, tu prends conscience que c’est important pour toi de faire de la musique en plus de jouer la musique des autres.
Vous avez chacun une patte bien personnelle, comment qualifiez-vous votre univers, votre musique ? Je sais que c’est se coller une étiquette et que Knappy Kaisernappy va me répondre « who cares ? » mais avez-vous un terme bien à vous pour décrire votre musique ?
The Unlikely Boy : encore une fois je sépare le DJing de la production. En DJing, tu es prestataire en fait. Il y a des tas de trucs qui me font rigoler. J’adore la musique rétro niaise des années 80. Je peux passer absolument tout et n’importe quoi. Je dis souvent que je mixe un « warm side » et un « cold side ». « Warm side », ça va être funk, pop, house, des trucs vachement groovy qui mettent de bonne humeur. Le « cold side » va être electronica, techno mélodique, house progressive mais un peu expérimentale, des sons plus dark. En ce qui concerne la production, je suis actuellement en train de bosser sur un nouvel EP qui va sortir dans pas très longtemps. Pour moi, il est vraiment electronica. Je n’aurais pas de meilleure définition. Il est un peu dans l’esprit de Hungry Music, Rone, Superpoze.
Tristan Mdwk : je ne fais pas de production, je vais donc juste parler en tant que DJ. Ce qui est important, c’est de ne pas se coller d’étiquette. Le travail du DJ c’est de s’adapter à son public, de trouver, de capter l’ambiance et de retranscrire cette ambiance. C’est, en quelque sorte, offrir au public ce dont il a envie. Le travail de DJ ça passe par là. Ne pas se coller d’étiquette, trouver tout simplement le feeling avec le public. Offrir ce que le public a envie d’entendre sans faire de concession par rapport à ses goûts.
Knappy Kaisernappy : j’ai commencé à faire des prods pour faire des intros ou pour enchaîner des tracks que je savais pas caler. Je fais plutôt du collage, c’est lié à mes études d’arts plastiques. Parfois c’est de la soupe si tu écoute les tracks séparement, cela n’a pas d’intérêt. Par contre, si tu les ajoutes à la fin d’un track, cela permet de mettre un tapis et de partir sur autre chose. On peut les télécharger, je ne revendique pas une paternité. J’aurais tendance à produire pour faire une sorte de DJ Set « ++ ».
L.G. Rivales : je fais du « disco dissident », on peut dire ça ! Concernant Crab Cake, c’est clairement disco house. Moi en tant que DJ, c’est large, c’est le but du DJing, ne pas avoir d’étiquette. Il faut avoir un spectre assez étendu. Je peux mixer pour un vernissage et le lendemain pour des enfants. Je ne m’arrête donc pas à un style.
Vanadis : moi je joue très techno, très dark. Je ne me colle pas d’étiquette. Le festival Maintenant, c’est un gros défi pour moi. Le créneau 19h/22h, je ne suis pas habituée. Il va falloir que je laisse de côté les CD que je joue habituellement et commencer à jouer ce que je peux écouter le matin. De la musique 8 bits, très jeu vidéo, des mélodies qui partent un peu dans tous les sens. Des trucs un peu electronica. Techno c’est vraiment mon style. Je suis passée par la dub techno. Ca reste très large. J’ai du mal à mixer des choses un peu plus douces. Je joue des choses sombres, des trucs qui prennent bien la tête, c’est ce que j’aime, quand ça atomise le cerveau.
Douchka : il y a une réponse toute faite à cette question que j’aime bien sortir : c’est de la musique actuelle. C’est dur quand tu es influencé par plein de choses. Tu vas pouvoir trouver dans des vieux classiques hip-hop, des trucs que tu vas mettre dans tes morceaux, des influences, comme des trucs hyper pointus et hyper remontés comme Nils Frahm. J’adore ce qu’il fait, je suis un très grand fan de cet artiste, c’est probablement l’un des plus beaux concerts que j’ai vu de ma vie. Mon disque de chevet c’est Elephunk de Black Eyed Peas, et je n’ai pas honte de le dire. Il défonce cet album, je l’adore ! Gorillaz, Demon Days, c’est un album que j’ai rouillé comme c’est pas permis. Joined Ends de Dorian Concept, c’est un truc que j’ai vu en live et c’est incroyable. Il y a plein de trucs qui me plaisent et qui m’inspirent.
Douchka, tu as sorti un EP « Joyful » le 29 juin dernier. Quelle est votre actu à chacun dans les mois à venir ? Un album, un EP, des dates ?
The Unlikely Boy : cela ne fait que un an et demi que je me suis mise à la musique électro. Il faut énormement de temps pour appréhender tout ça, savoir ce qu’on veut faire, autant d’un point de vue technique qu’artistique. Il y a un son qui va sortir avec un clip de Lambert Duchesne qui fait beaucoup de Vjing. Je sortirai un EP un peu après. Ca va dépendre du temps de mastering. J’espère vers décembre si tout va bien. Il y aura à priori 4 tracks. Ca représente vraiment ce que j’ai envie de faire maintenant. C’est instrumental, il n’y a pas de voix. A partir de là, je verrai ce que les gens en disent, ce que les gens en pensent, ce que moi je pense du résultat aussi. Et je bosserai sur un autre EP ensuite.
Tristan Mdwk : moi c’est compliqué puisque je ne produis pas. Je me cantonne un peu au travail de DJ et je ne pense pas avoir fait le tour dans ce milieu. Du coup, je joue à droite à gauche. J’ai eu l’occasion de jouer pour la Nocturne, soirée qui était dans le cadre du festival I’m From Rennes. J’aimais bien jouer de la basse, de la techno. La semaine dernière, j’ai joué un Open Air pour le festival Echap. Là j’ai pu passer mes disques house, disco. Je me cherche encore toujours dans ce milieu. Ca va arriver un jour ou l’autre que je me mette à la production mais j’aimerais d’abord trouver ma voie, mon milieu, mon style dans lequel j’aimerais me pencher. Je suis pour le moment trop attiré par tous les styles pour pouvoir me concentrer sur quelque chose en particulier.
Knappy Kaisernappy : c’est un peu pareil pour moi. Je continue plutôt à élargir ma collection et à affiner un peu ce que je passe. J’essaie de développer mes intros pour habiller mes tracks. Je continue de travailler.
L.G. Rivales : il n’y a pas vraiment d’actu pour moi. Cela fait 10 ans que je produis dans ma chambre, je n’ai jamais rien laissé sortir et je me dis qu’un jour il faudrait que je le fasse. Peut-être pour 2016 !
Vanadis : comme Tristan, je suis très axée DJing, mais j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. C’est pas que je me reconnais de moins en moins dans la musique que je fais, c’est plus que j’ai de plus en plus envie de créer celle qui me ressemble. J’ai travaillé durement cet été pour investir dans des machines. Pour le moment mon actu est un peu creuse mais ça va être en bonne voie. Pour les dates, j’ai joué aussi à la Nocturne, à Maintenant comme nous tous et à la Midweek.
Douchka : il y a plein de belles choses. Mon EP, qui est sorti en juin dernier. Je viens de finir mon 2ème maxi. Il part en mixage et en mastering très bientôt. J’ai super hâte. Le titre qui était passé en exclu dans votre émission à la radio a été fait avec Clarens, un artiste que j’aime beaucoup. Il fait partie des Juveniles en tant que bassiste. J’ai très très hâte de partager ça car c’était cool de le faire avec quelqu’un qui vient du milieu pop. Progressivement, le DJing va s’arrêter pour moi. J’ai un live qui est presque prêt. Je commence à tourner avec à partir de mi-novembre. Quand l’EP sortira au mois de janvier, on fera une tournée pour essayer d’être sur les festivals d’été. L’autre gros truc qui prend beaucoup de temps c’est mon projet avec Leska, avec Les Gordon. On est en train de finir un album. C’est compliqué de mélanger nos projets qui commencent à se développer et ce projet qui nous tient à coeur. Je tourne aussi avec Nowadays, avec la Fine Equipe. On était en Belgique la semaine dernière.
Rennes ville Rock, mais ville électro aussi ! Vous pensez quoi de la scène électro rennaise aujourd’hui ? Vous trouvez qu’elle est assez diffusée, qu’il y a assez de lieux pour vous produire ? Assez d’associations ?
The Unlikely Boy : je pense que la proposition est quand même très large en électronique à Rennes. Il y a beaucoup de producteurs, de DJs, d’associations, de soirées, des styles variés, un certain nombre de lieux… Même si bien sûr l’offre est telle que les lieux se trouvent parfois à manquer, mais ça pousse aussi les assos à essayer d’investir de nouveaux lieux non pensés initialement pour la musique, ce qui est une démarche intéressante aussi. Il me semble que pour la taille de la ville on ne peut vraiment pas se plaindre, l’effervescence musicale de Rennes est vraiment notable et stimulante, et d’ailleurs soulignée par de nombreux médias nationaux.
Tristan Mdwk : je pense que la musique électronique est une évolution naturelle du rock à Rennes. On est fortement influencés par la culture anglo-saxonne qui a opéré le même virage. La musique électronique prend une place de plus en plus importante et prend petit à petit la place du rock, la ville manquant de lieux adaptés. On retrouve tout de même une grande diversité musicale à Rennes et c’est très plaisant. On a énormément de choix. Il y a souvent 2 ou 3 événements en même temps. Il y a des choix à faire. et c’est très bien !
Knappy Kaisernappy : c’est assez facile de proposer des projets et de rencontrer les bonnes personnes pour développer de nouvelles choses. Il y a de plus en plus de soirées qui proposent des live et des DJ Set. J’ai pas envie d’opposer la scène rock à la scène électro. Je pense que la scène évolue vers de plus en plus d’électro car les moyens de production sont propres à notre époque aussi, mais c’est pas la compet. Thomas travaille avec des gens issus de la pop. Il y a aussi une vraie dynamique chez les gens qui pratiquent l’instrumental et qui ont des formations plus classiques. J’ai même l’impression que tout cela est en train de se connecter. On est sur un format hyper français jusqu’à 6h, c’est trop tôt. Il faut essayer de développer plus de before.
L.G. Rivales : il n’y a pas vraiment d’antagonisme. La scène rock est hyper dynamique, il n’y a qu’à voir I’m From Rennes. Les 2 mondes sont connectés. JS des Juveniles passent aussi de la musique électro. Il y a moins de scènes pour les groupes de rock, cela devient hyper compliqué de jouer dans les bars. A Rennes, on manque d’un vrai bon bar de nuit. 1h du matin, c’est un peu juste. Ca manque surtout d’un vrai club ! Pas une discothèque transformée, ou une SMAC transformée. Un vrai club à l’anglaise ouvert du vendredi minuit jusqu’au lundi 8h !
Vanadis : depuis que je suis arrivée, la scène a beaucoup évolué. Il y a 4 ans, il n’y avait pas de soirées, il fallait les repérer, prendre ces billets rapidement pour être sûr de pouvoir y aller. Aujourd’hui il y a un tel choix que c’est pas grave de louper une soirée, il y en a plein d’autres, et parfois le même soir. Il y a une grosse offre. Ce que je trouve bien à Rennes c’est qu’il y a une vraie cohésion entre les associations. Les assos s’entendent toutes bien, on essaie de ne pas trop se marcher dessus, on collabore ensemble, on s’invite régulièrement les uns les autres pour donner un noyau commun à la scène électronique. A Rennes ce qui est dommage c’est que le seul vrai club qui existe c’est le 88. Etant donné que l’offre est de plus en plus importante, on ressent de plus en plus ce manque de lieu dedié à la musique. Mais en France, dès qu’on veut sortir de l’ordinaire, cela devient compliqué.
Douchka : quand tu bouges de Rennes, que tu vas jouer ailleurs, les gens font systématiquement le lien entre Rennes et les Transmusicales. Les Trans c’est vachement bien, ils font une programmation à l’année à l’Ubu. La richesse de Rennes c’est aussi et surtout tout ce tissu associatif qui est dingue pour une ville de province. On fait souvent les fines bouches mais on est très bien servis. Il y a une belle cohésion entre toutes les associations électro. Mais quand tu veux aborder le milieu rock c’est beaucoup plus compliqué parce qu’on ne se rend pas forcément aux soirées des uns et des autres. Rennes est une super belle ville et elle évolue dans le bon sens. Quand tu vois le nombre de festivals que tu as, c’est complètement dingue ! Tu as des trucs toute l’année en fait. Ce délire, « Rennes ville Rock » non ! Non « Rennes ville de musiques actuelles » où ils se passent plein de choses. J’hallucine même qu’on ne parle pas plus de certains groupes de Rennes comme Her. Les mecs sont playlistés par Pharell Williams et on n’en parle pas plus que ça ici ! Mais Rennes s’endort aussi sur ses acquis, sur ce vieux passé glorieux d’une ville qui à découvert Nirvana, Bjork. Arrêtons de regarder le passé, regardons ce qui se passe aujourd’hui !
Merci à tous !
Propos recueillis par Cath
Crédit photo : Cath
Festival Maintenant – du 13 au 18 octobre 2015 – http://www.maintenant-festival.fr/
Ambiances électroniques – de 19h00 à 22h00
Quartier général – Salle de la Cité
Mardi 13 octobre : Douchka
Mercredi 14 octobre : L.G. Rivales
Jeudi 15 octobre : The Unlikely Boy
Vendredi 16 octobre : Vanadis
Samedi 17 octobre : Knappy Kaisernappy
Dimanche 18 octobre : Tristan Mdwk
Rennes Musique et le festival Maintenant vous proposent de gagner 3 places pour l’Expérience 1 : Industrial Soundtrack For The Urban Decay.
Le mardi 13 octobre à 18h30 – Le Tambour – Université Rennes 2
Pour cela, répondez à cette question :
Quel est le disque de chevet de Douchka ?
Pour jouer et tenter de gagner une des 3 places en jeu, envoyez un mail à : catherine@rennesmusique.com en précisant vos nom, prénom, adresse et en indiquant «Jeu Maintenant Experience 1» en objet du mail.
Attention : une seule participation par personne pourra être validée.
Les 3 premiers participants avec la bonne réponse recevront un mail vendredi 9 octobre à midi.
Bonne chance !!!