Nico and the Red Shoes, une voix venue de la ville lumière.
Nico and the Red Shoes, une élégante new-wave électronique venue de la capitale, vient de sortir son premier EP au visuel coloré grâce à un financement participatif. Nico, d’origine camerounaise, et ses petits chaussons rouges, c’est UNE voie marquante, une rythmique synthétique et une folle envie de nous faire partager toute son énergie sur scène.
Rencontre avec Nico.
Peux-tu te présenter et me parler de Nico and the Red Shoes ?
Je suis Nico, de Nico and the Red Shoes, je suis née au Cameroun, j’ai vécu un peu là-bas et un petit peu ailleurs. J’ai vécu dans beaucoup d’endroits. Je suis arrivée sur Paris parce que j’avais envie de voir ce qu’y s’y faisait. Avant d’arriver sur Paris, j’étais essentiellement à Rome, en Angleterre aussi de temps en temps, pour la musique essentiellement. J’ai ma famille aux Etats-Unis aussi. J’ai beaucoup bougé ! Paris ça m’avait l’air très intéressant, j’ai décidé de m’arrêter là pour voir. Je ne savais pas trop pour combien de temps et ça fait maintenant 3 ans que j’y suis.
Quelle définition tu pourrais donner à ton projet ? Quel style musical ?
Pour moi c’est ma vie la musique. En fonction des moments je fais des choses différentes. Ce que je fais, ce que je chante aujourd’hui, les chansons de mon EP, je les ai écrit entre fin 2013 et maintenant. Entre temps, j’ai fait d’autres choses. J’ai trouvé ce groupe de chansons intéressant et j’ai décidé d’enregistrer 4 de ces chansons sous forme d’EP. J’ai du mal à définir un style. J’entends des influences, j’entends des choses que j’aime, je revois des choses que j’ai croisé. Je me rends compte après coup que ça raisonne à nouveau.
Tu parles souvent de toutes tes rencontres que tu as pu faire entre le Cameroun et Paris. En quoi celles-ci t’ont nourri pour ton projet musical ?
J’ai fait beaucoup beaucoup beaucoup de rencontres. Personnellement, plus on voit, plus on entend, plus l’imagination est stimulée. Au cours de mes voyages, j’ai rencontré des gens de cultures, d’origines, d’univers totalement différents avec de très belles surprises. Certains avec qui j’ai eu des projets plus ou moins sur le long terme. Je sais faire plein de choses toute seule mais j’ai besoin des autres, j’aime être entourée. Ce sont mes musiciens qui m’accompagnent actuellement qui font partie de mes rencontres les plus marquantes. Ils s’appellent Olivier Cavaillé à la basse et Gaël Etienne au clavier et aux machines. J’ai rencontré aussi Da Silva, qui est de Rennes. Musicalement, c’est quelqu’un avec qui j’ai eu beaucoup d’échanges très intéressants. Entre autres, Baxter Dury aussi. Il y a des gens comme ça qui marquent.
Tu parles d’illusion, d’obstination, de désir. Ce sont des thèmes qui te sont chers ? Qui se retrouvent dans ton EP ?
Oui. Je pense que ce sont des choses qui reviennent dans mon quotidien. Le désir, pas le côté charnel, mais le désir, l’envie l’envie l’envie ! L’illusion, je rêve beaucoup, j’espère beaucoup, je me projette beaucoup, je me dis qu’il va se passer des choses, je ne sais pas quoi, mais il va se passer des choses. Cela m’aide à continuer, à repartir même quand ça ne s’est pas passé comme prévu.
C’est un hommage à la danse ton nom de scène ? C’est une référence aux personnes qui t’accompagnent sur scène ?
C’est une référence à tout le monde, à ceux qui m’accompagnent, qui m’ont accompagné, qui y croit, qui me soutiennent. C’est une grande équipe. A chaque fois que je pars, je n’apporte pas grand chose mais où je pars et je rencontre plein de gens et ce sont ces personnes qui sont importantes.
Quelles sont tes influences musicales ? Où puises-tu tes inspirations ? Tu as peut-être un album culte ?
Cela dépend des moments. Je crois que c’est l’ambiance. Je suis quelqu’un de mélancolique des fois. Dans la chanson comme « Friday » par exemple, c’est la promesse du bonheur, c’est très positif. C’est quelque chose que j’ai observé autour de moi. J’ai un emploi du temps que je gère mais j’ai constaté autour de moi que les gens ont une attente absolue du vendredi. C’est quelque chose qui m’a marqué et qui se retrouve dans cette chanson. « Shame » c’est plutôt quelque chose de très personnelle, quelque chose que j’ai vécu de prêt. C’est quelque chose que j’ai écrit il y a longtemps, que j’ai eu en moi pendant longtemps. Les gens me disent que « Friday » ça fait très new wave mais « Shame » plutôt new soul. J’écoute de tout. Je fais souvent des DJ set, je chope souvent des playlists d’amis, ça me permet d’écouter plein de choses. Il y a des artistes que j’aime beaucoup écouter comme Thelonious Monk, ça ne me quitte jamais. Mais ça ne se retrouve pas dans mes chansons. J’ai beaucoup écouté David Bowie pendant plusieurs années. J’ai découvert il y a longtemps The Cure par des amis. Et les gens me disent que « Friday » ça sonne The Cure, new wave. J’ai aussi écouté beaucoup de hip-hop quand j’étais jeune. Peut-être qu’on en trouve un peu dans mes morceaux. On me dit aussi souvent que ma voix est très soul mais je n’écoute pas forcément beaucoup de soul.
Qu’attends-tu des Transmusicales ? Cela te fait quoi d’y être programmée ?
C’est un grand honneur, c’est un vrai plaisir d’être là. C’est très important pour moi. C’est une scène très importante pour les artistes en développement. Je sais qu’il y aura des gens qui viendront découvrir Nico and the Red Shoes car ils n’ont peut-être pas eu l’occasion de me voir sur Paris. Pour moi, c’est une vraie occasion pour aller à la rencontre d’un public hors de Paris et j’espère aussi que des professionnels vont s’arrêter pour Nico and the Red Shoes pour continuer l’aventure, et non pas la démarrer.
Ton premier EP est sorti le 20 novembre dernier. Que peut-on te souhaiter pour la suite ? Une belle tournée ? Un deuxième EP pour 2016 ?
Pour la suite c’est une tournée. Les choses se font progressivement en fait. Il y aura une date à Paris, le 18 décembre. En janvier on sortira un nouveau single, puis un clip. On essaie de faire les choses dans l’ordre, au fur et à mesure.
Merci Nico.
Propos recueillis par Cath
Crédit photo : Cath
Nico and the Red Shoes sera à l’Etage dans le cadre des 37e Rencontres Trans Musicales de Rennes jeudi 3 décembre à 17h10.