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Rituel, une 5ème édition ouverte à tous les styles

Après deux ans de pause, le festival Rituel revient et commence ce mercredi 16 novembre et se poursuivra jusqu’au 20 novembre. Cette année le festival s’ouvre au rap, au hip-hop et au post-hardcore et squatte de nouveaux lieux. Musique, expositions et séances de tatouages pour cette 5ème édition.


Un festival né en 2017 par un groupe de passionnés de musique et d’arts visuels. Des passionnés qui se rencontrent en faisant du bénévolat à l’Ubu en 2016. « C’était un moyen pour nous de pouvoir assister à des concerts régulièrement avec notre petit budget, mais on a très vite pris goût au fait de pouvoir s’investir dans le milieu musical, et pouvoir contribuer à son développement » nous précise Manon Hody à la production du festival.

« Petit à petit, on a eu envie d’apporter encore plus à la musique et aux événements rennais, on a donc commencé par organiser des concerts en bar, et l’idée du festival Rituel est venue naturellement. »


Un festival qui fête cette année son 5ème anniversaire avec une programmation toujours aussi curieuse, en mêlant musique, tatouages et arts visuels. Des propositions pointues avec notamment le groupe de post-hardcore angevin Fragile et le post-rock des rennais Amablanc au Penny Lane le jeudi soir (entrée gratuite), une soirée parisienne avec le rap de 8ruki, la pop de Timothée Joly et le rock de Lavender le vendredi soir à la Cité (tarification solidaire), et une soirée post-punk et shoegaze le samedi, toujours à la Cité (tarification solidaire) avec les anglais de Chappaqua Wrestling et Courting et les bordelais de Cosmopaark. L’Hôtel Pasteur accueillera du mercredi au dimanche des expositions et des sessions tatouages avec notamment la très belle exposition des œuvres de Charlie Steen, une première en France pour le leader de Shame.

« On a dû aller chercher les pièces de Charlie Steen directement en Angleterre, dans ce qui fut le roadtrip le plus chaotique de toute ma vie » souligne Manon.


« Ce qui est bien avec ce festival c’est qu’aucune édition ne se ressemble, la programmation est vraiment ouverte à tous les styles, même au sein d’une même soirée nous allons passer par plusieurs sonorités. Cette année il y a aussi pleins de nouveautés, c’est la première fois qu’on organise cela à la salle de la cité par exemple, on essaie toujours de mettre la barre plus haute » explique Benoît, chargé de la programmation avec Manon.
Une programmation réalisée en duo en faisant de la veille sur Internet, notamment Bandcamp pour Manon mais aussi grâce aux conseils des amis. « Je pense notamment à Alex du label Swish Swash Records et du disquaire Rockin’Bones qui sont des puits de connaissances en matière de post-punk actuel » explique Manon. Une programmation qui se fait aussi en explorant les réseaux des groupes comme leurs featurings, leurs premières parties.

« Le plus important c’est de se tenir au courant des différentes scènes pour trouver des pépites pour lesquelles on veut se battre » ajoute Benoît.


Après deux ans de pause, le festival voulait marquer son retour en revenant sur son format d’origine : la découverte artistique de différentes disciplines et de différentes esthétiques. « On a réussi à canaliser cette frustration de deux ans sans festival pour offrir une programmation ambitieuse et éclectique. On est tellement pressés de faire découvrir ces artistes » affirme Benoît. « Ces deux années nous ont affectées comme tout autre association culturelle. Ça a été dur pour nous de se dire qu’on ne pouvait plus rassembler les gens autour de la musique. On a pu rebondir sur d’autres activités, notamment l’accompagnement d’artistes, mais aussi l’action culturelle » souligne Manon. En 2020-2021, l’association a accompagné le groupe Amablanc dans son développement, et organisé un programme d’activités culturelles au foyer de mineurs non accompagnés « Les Enfants de Rochebonne » à Sens de Bretagne.
En revenant sur les 4 éditions précédentes, Manon fait le bilan des moments forts comme celui de voir Lua Preta et Morena Leraba se rencontrer pour la première fois en personne à Rituel en 2019, alors qu’ils avaient déjà collaboré à distance sur un morceau. « C’était très touchant de voir qu’on a fait un tant soit peu partie de leur histoire artistique » dit-elle. Des éditions marquées parfois par des scènes qui font sourire quelques années plus tard comme en 2019 quand Acute Dose, un groupe de République Tchèque qui devait jouer le vendredi du festival au Marquis de Sade, est arrivé la veille, convaincu de jouer ce soir-là. « Ils avaient même prévu de rendre leur van le lendemain à Brno, soit à plus de 1500 km d’ici. Heureusement, on a réussi à arranger les choses, et ils ont pu jouer le lendemain » en rigole Manon.
Une édition qui, comme tous les festivals, rencontre la problématique de la hausse des cachets.

« C’est évidemment compliqué pour une asso de notre taille de faire face aux hausses des prix des cachets. »


« On est actif depuis relativement peu de temps, mais on sent bien les différences depuis le Covid, mais aussi le Brexit. Mais il faut garder en tête que les personnes qui sont le plus affectées restent les artistes : ils n’ont pas pu tourner pendant 2 ans, et maintenant que les portes ont enfin rouvertes, beaucoup doivent annuler leur tournée car ce n’est plus viable financièrement pour eux » explique Manon.
Propos recueillis par Cath
Pour tout savoir sur le festival : http://rituel111.fr/